Obstiné à se faire entendre, Kassa MAMPO et les siens affiliés à la CSTB retournent battre le macadam ce mardi 07 mai 2024. Le point de départ et l’itinéraire restent les mêmes. A Cotonou « la marche démarre au carrefour étoile rouge pour déboucher sur la bourse du travail » a confié le Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin joint par la Rédaction du Journal EVEIL INFO.
Le coût insoutenable de la vie au Bénin demeure le motif mis en branle depuis plusieurs jours par les Centrales et Confédérations Syndicales. L’inflation galopante, depuis l’avènement du régime de la rupture, des denrées de premières nécessités telles que le haricot, le maïs, le gari etc., constitue entre autres les pommes de discorde entre le Gouvernement et ses partenaires sociaux.
PROCEDURES ET REPRESSION
Kassa Mampo n’entend pas saisir l’autorité préfectorale pour la formalité liée à la marche de ce mardi 07 mai 2024 car poursuit-il « c’est le Maire qui est garant de l’ordre public dans une commune, donc c’est au Maire qu’on écrit pour l’informer d’une manifestation ». Cet angle de vue que développe le Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin n’est pas en communion avec la responsabilité qu’assume le préfet du littoral depuis le 27 avril 2024.
A la question de savoir s’il n’y aura pas à nouveau la répression contre cette marche, Kassa Mampo répond « bien sûr que oui la marche sera encore réprimée ». Mais il n’entend pas abdiquer conclut il. Ce mardi 07 mai risque d’offrir une nouvelle fois une scène de « recul de liberté démocratique» pour certains avis proches de l’opposition, mais de « la légitime prise de responsabilité de la part des autorités publiques » selon les proches du pouvoir.
A l’étape actuelle, au total 42 manifestants de la Cstb sont en détention en attendant des compléments d’informations pour constituer leur infractions ou pas aux dires des autorités judicaires.
DIVISION DES CENTRALES ET CONFEDERATIONS SYNDICALES
La division au sein de la lutte syndicale est manifeste et très avancée désormais au Bénin. Kassa Mampo Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin et les siens forment une faction, tandis que l’autre faction est composée de Anselme Amoussou Secrétaire Général Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin, Moudachirou Bachabi, Secrétaire Général de la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin, Noël Chadare ancien Secrétaire Général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin puis Apollinaire Affewe Secrétaire Général de l’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin. Les deux camps cohabitent à la bourse du travail mais ne se tolèrent pas.
Kassa Mampo reproche au camp de Anselme Amoussou d’avoir joué le jeu du dictateur pendant plusieurs années alors que ce dernier et son camp soutiennent avoir fait ainsi preuve d’une diplomatie syndicale méthodologique.
Kassa Mampo Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin a récemment jugé de « deux poids deux mesures » l’arrestation et la présentation de ses manifestants au procureur alors que tous les manifestants du camp de Anselme Amoussou arrêtés ont été libérés le même jour. Un climat tendu qui « donne la liberté au Gouvernement de craindre des échauffourées et une déstabilisation du pays si ces marches sont autorisées.» laissait entendre un acteur politique de la mouvance.
LA NEGOCIATION
A la veille de la marche du 27 avril, Quatre Ministres du gouvernement du Président Patrice TALON ont été dépêchés pour discuter avec les Centrales et Confédérations Syndicales. Les Ministres renseignent à l’occasion ne pas être dans la dynamique d’empêcher la marche, mais plutôt de leur rappeler que le Gouvernement a engagé des actions conséquentes pour juguler la cherté de la vie. Une position que les Centrales et Confédérations Syndicales n’ont pas trouvé raisonnable car selon elles « les populations souffrent et elles ont faim ».« Nous avons déposé des cahiers de doléances qui sont restés lettres mortes; toutes nos tentatives pour dialoguer n’ont pas marché; on nous a fermé la porte au nez » a soutenu Anselme AMOUSSOU. Des circonstances qui indiquent une rupture du dialogue et une faible probabilité de le remettre sur pied au regard des postures aussi bien du Gouvernent que de ses partenaires sociaux.
LE REVEIL SYNDICAL
Gouvernement et Centrales Syndicales n’arrivent plus à dialoguer, et ces différends s’en vont se convertir en manifestation publique qui entend se dresser autant de fois possible dans la rue pour braver les gaz lacrymogènes des policiers et des contingents armés. Ce réveil syndical n’a plus peur de battre le macadam malgré la répression, et c’est le signe d’une tension dont l’échéance se repousse à chaque manifestation et que si l’on n’y prend pas garde le jour fatidique finira par arriver. Rien n’exclut que ça peut bien être ce mardi 07 mai 2024.
Aristide KANOUSSOU