Adiza Arouna, membre du parti Bloc républicain, se prononce sur les sujets brûlants de l’actualité socio-politique du Bénin. Invitée ce dimanche 5 mai sur l’émission radioscopie de radio Parakou, la conseillère municipale s’est exprimée notamment sur le colloque de l’Église catholique relatif au nouveau code électoral voté par les députés de la neuvième législature ainsi que sur la marche pacifique des confédérations syndicales contre la vie chère, réprimée par la police républicaine.
Sur le plateau de Guillaume Aviyènou, avec d’autres acteurs tels que Miyehty Dicko de la société civile et Abdoulaye Sanoussi du parti Les Démocrates, Adiza Arouna a défendu sa position sur les sujets débattus. D’abord, sur le colloque organisé par le clergé catholique pour débattre des codes électoraux en République du Bénin depuis l’ère du renouveau démocratique, Adiza Arouna y voit une démarche salvatrice et d’alerte mais émet des réserves quant aux fonds de l’initiative.
En effet, le nouveau code électoral voté à l’Assemblée nationale a suscité de nombreuses réactions. Alors que certains apprécient les nouvelles dispositions de ce code, d’autres y voient des signes d’exclusion et par conséquent, des germes de violence. C’est donc dans ce cadre que l’Église catholique a initié un colloque afin d’y apporter des propositions pour un consensus de la classe politique. Mais cette démarche est diversement appréciée dans l’opinion publique nationale. Certains pensent que l’Église catholique devrait rester loin de la politique. Pour l’Amazone politique, Adiza Arouna, membre du parti Bloc républicain, l’Église catholique, en tant que leader religieux, n’a pas encore dépassé ses prérogatives. « Quand on parle de paix, c’est une entité qui a son mot à dire », a-t-elle justifié. À l’en croire, c’est une initiative salvatrice et louable. « Je considère l’initiative du clergé comme étant une initiative de sapeurs-pompiers en avant-garde pour donc prévenir », a exprimé Adiza Arouna au micro de Guillaume Aviyènou. Elle nuance par ailleurs en ajoutant que « dans le fond, c’est discutable ». Mais en termes d’initiative, « c’est tout à fait louable, parce qu’il ne faut pas rester les bras croisés à attendre que le fou entre dans le marché », a-t-elle ajouté.
Dans ses réserves contre l’initiative, Adiza Arouna a souligné le timing choisi pour organiser le colloque. Pour elle, le moment n’est pas propice. Selon Adiza Arouna, l’Église catholique aurait pu laisser du temps aux acteurs politiques de se retrouver afin de trouver un consensus. C’est d’ailleurs cette attitude qui aurait expliqué l’absence des partis politiques de la mouvance à cette assise explique la conseillère municipale de parakou. Elle n’a pas manqué également d’appuyer la réaction du porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbedji, qui aurait souhaité voir à ce colloque le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale en tant qu’intervenant pour mieux expliquer les tenants et aboutissants de cette nouvelle loi électorale. Car selon elle, celà aurait pu rehausser l’initiative et donner encore plus de contenu à cet rendez-vous.
L’autre sujet abordé au cours de cette émission est relatif aux initiatives des confédérations syndicales pour dénoncer la cherté de la vie et les conditions des travailleurs. Il s’agit notamment de la marche pacifique contre la vie chère du 27 avril dernier réprimée par la police républicaine et celle du 1er mai 2024. Bien que Adiza Arouna aurait bien voulu que les travailleurs soient autorisés à marcher, elle se pose par ailleurs la question de savoir si « une marche va-t-elle résoudre le problème »? Pour elle, c’est une démarche qui a plutôt une autre visée. « Ce n’est pas en réalité contre la vie chère qu’on veut marcher, mais c’est une façon de dire que ça ne va pas », a-t-elle avancé. Selon Adiza Arouna, si la marche a été perturbée, cela pourrait s’expliquer par le souci de protéger les édifices publics en faisant allusion aux cas qui ont dégénéré. « Sous forme de prévention, les gens se sont dit qu’il ne faut pas tenter le diable », a conclu l’actrice politique Adiza Arouna, membre du parti Bloc républicain.
Anselme ORICHA