Le Bénin impose un embargo sur le chargement du pétrole nigérien depuis la plateforme de Sèmè Kpodji, en raison de la fermeture persistante de la frontière par Niamey. Cette décision survient dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays, exacerbées par le coup d’État au Niger et le maintien des frontières fermées du côté nigérien malgré l’ouverture du côté béninois. La mesure, prise au plus haut niveau de l’État béninois, a été communiquée à l’ambassadeur de la Chine et à la société gérant le pipeline. Elle se traduira par l’interdiction d’accès aux eaux béninoises pour les navires cherchant à embarquer le pétrole nigérien, entraînant ainsi un impact sur l’exportation de 90 000 barils par jour. Bien que le président Patrice Talon ait cherché à normaliser les relations avec le Niger, notamment en ordonnant l’ouverture des frontières suite à la levée des sanctions économiques par la CEDEAO, la fermeture persistante de la frontière nigérienne pose problème. Les premières gouttes de pétrole jaillies fin avril sur la plateforme à Sèmè Kpodji n’ont pas été suivies d’une inauguration, ce qui pourrait expliquer la décision de blocage.
Anselme ORICHA