Jadis considéré comme le socle de l’identité socio-culturelle africaine en général et les béninois en particulier, le panégyrique est le discours public fait à la louange de quelqu’un ou de quelque chose à travers les éloges. Celui-ci se transmettait de génération en génération par l’art oratoire. Mais de nos jours face une jeunesse acculturée innée dans la mondialisation, le panégyrique perd sa valeur.
Le panégyrique a plusieurs désignations au Bénin du fait du pluralisme ethnique. Ainsi, il est appelé akὄ en Fon, oriki en Yoruba, zemyo en Dendi. Il se résume en des paroles qui racontent l’histoire d’une famille ou d’un clan, son origine, ses exploits. Il permet également de se renseigner sur une famille. Grâce au panégyrique, il lui est très facile d’identifier l’origine ou sa provenance d’une personne. Au temps de nos ancêtres, les grand-mères l’utilisaient comme une arme en leur faveur puisqu’elles faisaient l’effort de maîtriser le panégyrique de leur mari. Ainsi, elles le récitent lorsqu’elles sentent que leur homme est fâché ou pour avoir ce qu’elles désirent. De plus, elles l’utilisent pour calmer leur bébé lorsqu’ils pleurent. Malheureusement, cette réalité culturelle a de plomb dans l’aile dans le monde contemporain africain. Face à la modernisation, la jeunesse s’est vue égarée en négligeant cet héritage. Une jeunesse en perte de repères, qui n’a plus le temps de voir et d’apprendre ce que fait leur mère. Elle se contente de se marier sans rien connaître de leur panégyrique ce qui n’est pas sans conséquences car la transmission de certaines valeurs à leurs enfants devient impossible. Il faut reconnaitre aussi que les responsabilités sont partagées entre enfants et parents puisqu’il revient également aux parents d’apprendre leur origine à leurs enfants peu importe leur classe sociale. Même s’il est également de l’obligation des enfants de se rapprocher de leurs parents pour mieux apprendre leur origine, les parents doivent jouer leur partition.